L’Unesco vient de lancer son Musée virtuel des objets culturels volés, qui reconstitue en 3D des milliers d’artefacts pillés grâce à la base de données de l’organisation. Présentée le 29 septembre 2025 lors de la Conférence mondiale de l’Unesco sur les politiques culturelles et le développement durable à Barcelone, l’initiative a été conçue par l’architecte burkinabé Francis Kéré et financée par le Royaume d’Arabie saoudite.
Annoncé dès 2022, le projet répond, selon l’Unesco, « à l’appel des États membres [de l’ONU] pour une stratégie coordonnée de sensibilisation au trafic illicite ».
Le projet a été conçu en partenariat avec l’Organisation internationale de police criminelle (Interpol). « La Convention de l’Unesco de 1970 enjoint les États signataires de lutter contre le commerce illicite des biens culturels – un marché dont Interpol souligne la mainmise croissante des réseaux criminels organisés », précise le communiqué.
Le musée virtuel propose plusieurs espaces. L’« Auditorium » présente les objectifs de cette nouvelle plateforme numérique. Dans la « Galerie des biens culturels volés », des pièces comme un pendentif en or syrien datant de 120 apr. J.-C., provenant du musée de Palmyre, apparaissent sur une frise chronologique. Enfin, la « Salle Retour et Restitution » retrace les parcours d’objets récupérés, tel le rapatriement au Maroc d’un fossile de trilobite saisi par les douanes chiliennes en avril 2024.
Audrey Azoulay, directrice générale de l’Unesco, a déclaré dans un communiqué que « derrière chaque œuvre ou fragment volé se dissimule une part d’histoire, d’identité et d’humanité, arrachée à ses dépositaires, soustraite à la recherche et menacée d’oubli. Avec cette initiative, notre ambition est de remettre ces œuvres en lumière et de restituer aux sociétés le droit d’accéder à leur patrimoine, de s’y confronter et de s’y reconnaître. »
