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Critique

Une autre histoire de la typographie moderne

L’historien d’art Victor Guégan réexamine un épisode singulier de l’histoire de l’avant-garde, celui de la Nouvelle Typographie.

Zoé Isle de Beauchaine
29 août 2025
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Victor Guégan, Après la typographie. Imprimerie industrielle et avant-gardes
artistiques, Montreuil, Éditions B42, 2025, 216 pages, 23 euros.

Victor Guégan, Après la typographie. Imprimerie industrielle et avant-gardes
artistiques
, Montreuil, Éditions B42, 2025, 216 pages, 23 euros.

« La typographie est morte, vivent les typographes ! » Au XIXe siècle, l’apparition de procédés modernes comme l’offset entraîne la disparition progressive de la typographie traditionnelle. Pour Victor Guégan, spécialiste du graphisme, cette modernisation signe la fin d’une technique, mais marque aussi la naissance d’une discipline. Portée par de nouveaux acteurs, de nouveaux usages et de nouveaux imaginaires, la typographie se réinvente pour devenir une culture visuelle à part entière.

CE QUE L’INDUSTRIALISATION FAIT AUX ARTS VISUELS

Sous le titre Après la typographie, Victor Guégan retrace cette renaissance, en l’observant à travers le double prisme de l’avant-garde et de l’industrialisation. L’auteur revient en premier lieu sur le basculement, au XIXe siècle, d’une production typographique artisanale vers des logiques industrielles ainsi que sur les tentatives de conciliation entre mécanisation et exigence esthétique. Les artistes constructivistes et les membres du Bauhaus saisissent très tôt les potentialités de cette nouvelle nature de la typographie. Ils s’en emparent pour réinventer les codes de composition, posant les bases d’un épisode fondateur de l’histoire du graphisme moderne : la Nouvelle Typographie. Portée par la figure de Jan Tschichold (1902-1974), celle-ci promeut une mise en page radicale, fonctionnelle et géométrique au service d’un usage commercial et publicitaire. Cette dynamique s’essoufle néanmoins dès la fin des années 1920. Jan Tschichold lui-même rompt avec ses points de vue modernistes et adopte une position plus modérée, héritée des Lumières. La question de la lisibilité devient centrale, au détriment des expérimentations formelles.

Tout en retraçant ces mutations, Victor Guégan s’attache à déconstruire le mythe moderniste qui entoure la Nouvelle Typographie. Il replace le mouvement dans les logiques d’industrialisation qui le façonnent et met en lumière les contradictions qui ont pu le traverser.

« [L’auteur propose] d’envisager les conséquences des relations entre typographie et société d’un point de vue plus global, éthique et sociologique. »

En dépassant le seul champ de l’histoire de l’art, il propose « d’envisager les conséquences des relations entre typographie et société d’un point de vue plus global, éthique et sociologique ». Car les principes nés de cette rencontre entre industrialisation et arts visuels continuent d’influencer notre conception contemporaine de la communication graphique : « Au moment où d’autres procédés techniques et imaginaires technologiques s’imposent pour la circulation massive de nos textes et de nos images, la typographie […] est restée un point d’ancrage pour penser de nouvelles ruptures technologiques dans le domaine culturel, artistique et communicationnel. »

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Victor Guégan, Après la typographie. Imprimerie industrielle et avant-gardes artistiques, Montreuil, Éditions B42, 2025, 216 pages, 23 euros.

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