En 1862, Jules Michelet publie un ouvrage dans lequel il célèbre la sorcière en des termes inattendus : « Ô bienfaisante sorcière !... Esprit d’en bas, soyez béni ! ». Par cette réhabilitation, un renversement symbolique s’opère. Longtemps associée à la vieillesse, à la mort et au vice, la sorcière devient alors une figure de savoir, de révolte et d’harmonie avec la nature. Elle incarne désormais la résistance des opprimés face à l’arbitraire, et préfigure les luttes contemporaines que portera l’écofé-minisme. L’exposition « Fantasmes, savoirs, liberté », soutenue par le musée d’Orsay, explore la redécouverte de cette figure dans la peinture de la seconde moitié du XIXe siècle. De repoussoir, elle se transforme en objet de fascination : séduisante et menaçante à la fois, elle cristallise les projections ambivalentes d’artistes masculins, entre désir et effroi, pouvoir et transgression.
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« Sorcières (1860-1920) : fantasmes, savoirs, liberté », 7 juin - 16 novembre 2025, musée de Pont-Aven, place Julia, 29930 Pont-Aven.
