De « reine prostituée » à mère nourricière de l’Égypte, incarnée par Sarah Bernhardt ou Elizabeth Taylor, portée par Georg Friedrich Haendel et William Shakespeare, Cléopâtre a connu d’innombrables métamorphoses après sa mort. Dernière souveraine de la dynastie des Ptolémée, elle est devenue l’objet de multiples fantasmes, transformant sa figure historique en un mythe. Siècle après siècle, cette mythologie n’a cessé d’évoluer, donnant naissance à une image ambiguë et polysémique. Fascinant les orientalistes ou réduite aux convoitises exotiques de César, Cléopâtre s’est également imposée comme une cheffe d’État et une reine érudite. Son refus obstiné de se soumettre dans un monde dominé par les hommes, choisissant la mort plutôt que la capitulation, en fait une figure incarnant un idéal féministe, bien avant que ce terme n’existe. L’Institut du monde arabe cherche non pas à évoquer la réalité historique du personnage, mais plutôt à explorer les innombrables réécritures qui ont vu le jour, des plus anciennes aux plus récentes.
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« Le Mystère Cléopâtre », Institut du monde arabe, 11 juin 2025- 11 janvier 2026, 1, rue des Fossés-Saint-Bernard, place Mohammed-V, 75005 Paris, imarabe.org
