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À Beauvais, le Quadrilatère allie patrimoine et création contemporaine

Le Quadrilatère, à Beauvais, s’affirme comme un centre d’art unique dans les Hauts-de-France, conjuguant des expositions d’art contemporain, une crypte archéologique et un Centre d’interprétation de l’architecture et du patrimoine.

Christian Simenc
16 mai 2025
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Le Quadrilatère, Beauvais, 2025. Photo Frédéric Iovino

Le Quadrilatère, Beauvais, 2025. Photo Frédéric Iovino

S’il est un maître-mot à propos de la réouverture depuis le 5 avril du centre d’art Le Quadrilatère, à Beauvais, c’est, à entendre Corinne Fourcin, adjointe à la politique culturelle et événementielle de la ville : « Ouverture ». « Et dans tous les sens du terme, a-t-elle affirmé lors d’une présentation du lieu reconfiguré. Cette réouverture au sens propre des portes s’accompagne aussi d’une volonté d’ouverture à tous les publics, à commencer par les personnes à mobilité réduite », pour lesquelles une accessibilité complète à tous les espaces est désormais possible. Ouverture également, et en permanence, de la crypte archéologique, dissimulée dans les fondements du bâtiment. Ouverture encore, avec cette fois, le percement, dans un mur Ouest de l’édifice – avec l’aval de l’architecte des bâtiments de France –, d’une paroi vitrée donnant directement sur le chevet de la cathédrale Saint-Pierre, dans un ancien atelier de démonstration tapissière métamorphosé, bientôt, en un café-librairie-boutique (qui manquait). Bref, au sens propre comme au figuré, lesdites « ouvertures » sont légion.

Le maître d’œuvre de cette restructuration d’ampleur est l’agence parisienne Chatillon Architectes, spécialiste des interventions dans le patrimoine existant, tels le musée Carnavalet, à Paris, et les Halles du Boulingrin, à Reims, ou, en cours actuellement, le Grand Palais, à Paris. À Beauvais, lesdits architectes ont eu entre leurs mains un somptueux édifice moderniste à l’horizontalité assumée, habillé d’un élégant béton émaillé, œuvre d’André Hermant et datant de 1976. Conçu à l’origine pour être la Galerie nationale de la tapisserie, il arbore notamment des salles double hauteur consacrées jadis aux gigantesques pièces tissées et autorisant aujourd’hui l’accrochage d’œuvres contemporaines de même envergure, comme cette imposante installation de fils colorés de coton et de laine que l’artiste Cécile Bart a concoctée pour cette « saison inaugurale ».

Cécile Bart, « Peu Importent les ressemblances », Le Quadrilatère, 2025. Photo Frédéric Iovino

Outre la mise aux normes ou l’amélioration des performances énergétiques, ce chantier d’une durée d’environ deux ans et demi aura notamment permis la création d’un atelier pédagogique, la requalification des espaces d’accueil et une réorganisation, au sous-sol, des vestiaires et autres sanitaires. Coût des travaux : 9 millions d’euros hors taxes, dont 22 % provenant de l’État – tous dispositifs confondus –, 10 % du Conseil départemental de l’Oise, 16,7 % de la Région Hauts-de-France et 51 % de la Ville de Beauvais.

Une fois franchie la porte d’entrée, le regard du visiteur est immédiatement happé par un nouvel et monumental atrium triple hauteur, baigné d’une agréable lumière naturelle pénétrant par une paroi vitrée nouvellement créée. « L’objectif, explique Simon Chatillon, architecte-associé au cabinet éponyme, était de répondre à une contrainte d’usage. Il y avait, en réalité, pas moins de six niveaux ou demi-niveaux différents à ajuster ». D’où, ce « noyau » central à la silhouette sculpturale constitué de garde-corps en béton blanc habillés d’une main courante en chêne, qui mixe rampes et volées de marches, ainsi qu’un ascenseur pour le public. Le tout fluidifie la circulation à l’intérieur de l’édifice, guidant désormais le visiteur plus naturellement vers les galeries d’exposition. « Il existe maintenant, de fait, une vraie connexion visuelle entre les étages », souligne Simon Chatillon. La pierre du sol, elle, se poursuit pour les marches de l’escalier, assurant une continuité de bon aloi.

Dans les galeries d’exposition du niveau haut, sous les voûtains immaculés convexes, ont été suspendues des grilles métalliques perforées concaves couleur anthracite, accueillant un nouveau système d’éclairage destiné à améliorer la mise en valeur des œuvres.

Crypte archéologique, Le Quadrilatère, 2025. Photo Frédéric Iovino

Au niveau bas, blotti autour du dos de la tour Saint-Hilaire de l’ex-rempart gallo-romain, se déploie un Centre d’interprétation de l’architecture et du patrimoine qui, par le biais de maquettes, éléments architectoniques, projections audiovisuelles et installations interactives, balaie quelque 2 000 ans d’histoire de la ville de Beauvais. Située non loin, la crypte archéologique, visible jadis uniquement lors des Journées du patrimoine et, le reste du temps, à travers une paroi vitrée, fait dorénavant pleinement partie du parcours muséographique. Une passerelle en bois zigzaguant entre les poteaux de béton surplombe aujourd’hui des vestiges gallo-romains du début du IIIe siècle, dont une remarquable exècre semi-circulaire de 50 mètres de diamètre bordée d’un portique.

À l’extérieur, enfin, les paysagistes de l’agence Studio Mugo – aujourd’hui Studio M – ont entièrement redessiné le jardin qui s’épanouit entre le Quadrilatère et la cathédrale, profitant de l’occasion pour le rendre accessible à toutes et tous.

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« Cécile Bart : Peu importent les ressemblances », « André Hermant, architecte-iconographe », jusqu’au 5 janvier 2026 ; « Stéphanie Mansy », jusqu’au 31 août 2026, Le Quadrilatère, 22, rue Saint-Pierre, 60000 Beauvais

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