Abonnements
Rechercher
ePaper
Newsletter
Profile
Abonnements
ePaper
Newsletter
L'actualité des galeries
L'éditorial de la semaine
Expositions
Marché de l'art
Musées et institutions
Politique culturelle
Livres
LE MENSUEL
L'actualité des galeries
L'éditorial de la semaine
Expositions
Marché de l'art
Musées et institutions
Politique culturelle
Livres
LE MENSUEL
Rechercher
Expositions
Critique

L’exposition « Artemisia » à la National Gallery, un symbole de résistance

Reportée en raison de la pandémie de coronavirus, l’exposition londonienne consacrée à Artemisia Gentileschi, qui a ouvert samedi 3 octobre, dévoile les lettres intimes récemment découvertes de l’artiste baroque.

Joanna Moorhead
9 octobre 2020
Partagez

Pour la National Gallery de Londres, l’ouverture de son exposition tant attendue consacrée à Artemisia Gentileschi alors que perdure la pandémie de Covid-19 représente un hommage à l’esprit de résistance de l’artiste. Mardi, le directeur du musée, Gabriele Finaldi, a déclaré qu’il espérait que l’exemple de cette femme qui a su surmonter les épreuves inspirera le public dans les temps difficiles que nous traversons. Pour lui, Artemisia Gentileschi, redécouverte au XXe siècle après avoir été largement oubliée pendant des siècles, était « très en phase avec notre époque ».

Artemisia Gentileschi, Autoportrait en joueur de luth (vers 1615-1618). © Wadsworth Atheneum Museum of Art

L’exposition « Artemisia », qui ouvrira samedi 3 octobre et se prolongera jusqu’au 24 janvier 2021, est la première grande exposition que la vénérable institution consacre à une artiste femme dans ses 196 ans d’histoire ! Initialement prévue pour avril, elle a dû être reportée lorsque la pandémie a frappé les îles britanniques. Ce report a conduit à de délicates négociations avec les prêteurs, mais la vie même d’Artemisia a consisté à « surmonter des situations difficiles grâce à sa volonté et à son talent… et je pense qu’il y a un élément de cela dans la façon dont nous avons travaillé sur l’exposition, a déclaré Gabriele Finaldi. J’espère que les gens viendront voir l’exposition et en sortiront avec la conviction que nous pouvons traverser cette crise du Covid-19. »

DANS UNE LETTRE, ELLE DEMANDE À SON AMANT DE NE PAS SE MASTURBER DEVANT SON TABLEAU

Artemisia Gentileschi (1593-1654 ou plus tard) est née à Rome. Elle est la fille d’Orazio Gentileschi, artiste de la cour de Charles Ier d’Angleterre. Son père l’a formée, mais jeune fille, elle a été violée par un collègue peintre et a ensuite dû subir un terrible procès, jusqu’à être torturée pour prouver qu’elle disait la vérité. Après que son agresseur a été condamné, elle a déménagé à Florence et a contracté un mariage malheureux. Cependant, Artemisia a réussi à s’imposer comme l’artiste femme la plus talentueuse de son temps, affirme la commissaire de l’exposition, Letizia Treves, tout en étant le soutien de sa famille. Elle a finalement trouvé le bonheur après d’un amant, Francesco Maria Maringhi. Leur relation épistolaire a été découverte à Florence en 2011 et leurs lettres seront exposées à la National Gallery pour la première fois hors d’Italie. « C’est une correspondance très intime, selon Letizia Treves. Dans une lettre, elle demande à Maringhi de ne pas se masturber devant son tableau. »

Artemisia Gentileschi, Judith décapitant Holopherne (vers 1612-13), l’une des deux versions exposées à la National Gallery. Photo : Luciano Romano. © Museo e Real Bosco di Capodimonte

Parmi les chefs-d’œuvre de l’exposition figure Marie-Madeleine en extase (1620-1625), qui n’a été retrouvée qu’en 2014, et deux versions de Judith décapitant Holopherne (1612-1613 et 1613-1614). Ces œuvres et d’autres révèlent un regard féminin sur des sujets souvent peints par des artistes masculins. « Elle imagine à quoi cela ressemble vraiment – elle se met dans la peau du protagoniste », analyse Letizia Treves. Artemisia a réalisé des peintures « criantes de vérité et déterminées », à l’exemple des deux femmes s’unissant pour tuer un homme puissant. Selon Letizia Treves, des œuvres de l’artiste restent certainement encore à redécouvrir.

---

« Artemisia », du 3 octobre 2020 au 24 janvier 2021, National Gallery, Sainsbury Wing, Londres.

ExpositionsArtemisia GentileschiNational Gallery de LondresGabriele FinaldiLetizia Treves
Partagez
Abonnez-vous à la Newsletter
Informations
À propos du groupe The Art Newspaper
Contacts
Politique de confidentialité
Publications affiliées
Cookies
Publicité
Suivez-nous
Facebook
Instagram
Twitter
LinkedIn
Ce contenu est soumis à droit d'auteurs et copyrights