L’architecture de la Ruhr, dans l’ouest de l’Allemagne, est le témoin de l’histoire de la région, politique comme sociale, actuelle et du siècle dernier. Pour sa 16e édition, Manifesta a choisi de se déployer dans des églises désaffectées, avec pour objectif de leur redonner une place dans la vie locale. L’organisation de la biennale a ainsi mené une étude urbaine intitulée This is not a church. Après avoir visité 200 églises de la région, son choix s’est porté sur quatre villes de la Ruhr : Essen, Bochum, Gelsenkirchen et Duisbourg. C’est dans leurs églises d’après-guerre, à l’architecture brutaliste, partiellement ou totalement abandonnées, que se déroulera l’édition 2026, qui célébrera d’ailleurs les 30 ans de la manifestation.
L’équipe artistique sera composée de Josep Bohigas, premier creative mediator urbain de Manifesta, et de Gürsoy Doğtaş, creative mediator chargé du programme public. Le commissariat prendra, sur proposition de la directrice de Manifesta 16, Hedwig Fijen, un format inédit. Il sera en effet assuré par trois tandems, chacun en charge d’une ville et associant des commissaires de renom et des plus jeunes, venus de Pologne, d’Allemagne et du Royaume-Uni.
Ainsi, à Bochum, Anda Rottenberg, critique d’art et commissaire du pavillon polonais à la Biennale de Venise en 1993 et curatrice invitée à plusieurs biennales internationales, notamment à São Paulo et Istanbul, sera associée à Krzysztof Kosciuczuk, commissaire indépendant et collaborateur de plusieurs publications artistiques, dont Frieze. René Block, galeriste et figure du mouvement Fluxus, et Leonie Herweg, jeune commissaire berlinoise, seront chargés du programme d’Essen. Enfin, Henry Meyric Hughes, ancien directeur des expositions de la Hayward Gallery à Londres, travaillera avec l’écrivain et commissaire Michael Kurtz à Duisbourg.
Cette édition allemande, selon Manifesta, « vise à nourrir une compréhension transgénérationnelle et transhistorique de l’Europe – de son passé, de ses fractures et de ses futurs possibles. »
