Art Paris vient de dévoiler une partie de sa programmation pour sa 28e édition, qui se tiendra au Grand Palais du 9 au 12 avril 2026. La foire d’art moderne et contemporain réunira environ 170 galeries françaises et internationales, offrant un panorama global en maintenant son ADN tant régional que cosmopolite.
Deux thématiques principales, confiées à des commissaires invités aux profils variés, seront mises à l’honneur. Ces parcours concoctés par des commissaires « donnent le ton d’une édition, et une âme à la foire », confie Guillaume Piens, commissaire général d’Art Paris. Ce dernier a voulu, en les choisissant, créer « un équilibre dosé comme pour un cuisinier, entre un profil plus émergent ancré en régions et un profil plus confirmé, entre un thème magnifique sur Babel et un autre sur la réparation, qui a une énorme résonance émotionnelle ».

Loïc Le Gall. Photo : Damien Goret
Guillaume Piens a voulu prendre « le contrepied » après une édition 2025 où le parcours consacré à la scène française portrait sur la peinture figurative. Ainsi, en 2026, Loïc Le Gall, directeur de Passerelle Centre d’art contemporain à Brest, abordera le thème « Babel – Art et langage en France ». Ce parcours explorera « la richesse des systèmes de signes et des structures langagières dans l’art contemporain français ». Inspiré par la célèbre tour biblique de Babel, le groupe conceptuel Art & Language ou encore la sémiotique de Roland Barthes, le commissaire d’exposition interrogera la nature du langage comme matière plastique et outil de structuration de la pensée. Les œuvres sélectionnées, oscillant entre figuration et abstraction, inviteront à repenser notre relation aux mots et aux symboles. C’est au sein de cette sélection que les jurés du Prix BNP Paribas Banque Privée – Un regard sur la scène française, doté de 40 000 euros, choisiront la ou le lauréat(e) 2026.

Alexia Fabre. Courtesy Alexia Fabre
Quant à Alexia Fabre, ancienne directrice des Beaux-Arts de Paris, elle a choisi le thème de « La réparation ». Celui-ci permettra d’examiner la création contemporaine sous l’angle du soin, de la résilience et de la recomposition. Cette approche, traversant les univers personnels et collectifs, évoquera les blessures, les silences de l’histoire et la résistance face aux injustices. La réparation sera abordée comme une tentative de dialogue, une réinvention et une restauration, visible ou invisible, entre passé, présent et futur. « Face à ces temps très troublés vécus individuellement ou collectivement, ce qui répare ce sont les expositions, les œuvres, les artistes », confie la commissaire. Le parcours qu’elle construira en dialogue avec les galeries se penchera en particulier sur les artistes étrangers. Comme elle l’avait déjà constaté en préparant la Biennale de Lyon en 2024, le sujet de la réparation – choisi de concert avec Guillaume Piens – est « très présent dans la création d’aujourd’hui, les artistes choisissant souvent des récits de sujets vécus et pas toujours résolus, en suspension, abîmés. On revient dessus, on reprise, on restaure, à travers beaucoup d’itérations, pour remettre ce passé au présent et le projeter dans le futur », résume-t-elle. Le fil rouge de sa sélection sera donc ce thème « aux nombreuses consonances géopolitiques, personnelles, intimes ou politiques », les œuvres créées permettant de « relire, réécrire et réparer ».
Parmi les autres initiatives, le secteur « Promesses », dédié aux jeunes galeries, accueillera 25 exposants émergents sous la supervision de Marc Donnadieu, critique d’art et commissaire indépendant (contributeur de notre mensuel The Art Newspaper Édition française). En outre, le secteur French Design Art Edition, consacré au design et aux arts décoratifs contemporains, sera également reconduit.