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Critique

Les paysages intérieurs de Kate Barry

Le Carré de Baudouin, à Paris, s’associe au musée Nicéphore Niépce, à Chalon-sur-Saône, pour mettre en lumière une facette méconnue de l’œuvre de la photographe britannique.

Zoé Isle de Beauchaine
18 février 2025
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Kate Barry, Autoportrait (pour Elle), 2000. © Kate Barry. Courtesy du musée Nicéphore Niépce, fonds Kate Barry, Chalon-sur-Saône

Kate Barry, Autoportrait (pour Elle), 2000. © Kate Barry. Courtesy du musée Nicéphore Niépce, fonds Kate Barry, Chalon-sur-Saône

Catherine Deneuve, Carla Bruni, Charlotte Gainsbourg et sa mère Jane Birkin... les portraits de Kate Barry (1967-2013), autant que ses clichés de mode, font désormais partie de l’histoire. C’est dans un autre registre que la photographe britannique déploie toute la sensibilité de son regard, quand elle se tourne en 2002 vers le genre du paysage. De la Bretagne à la Palestine, elle capte des scènes à l’atmosphère dépouillée, voire désolée, d’où émerge une certaine poésie. Une invitation à l’introspection.

Kate Barry est attirée par des motifs saisis dans la spontanéité du moment, mais qui, peu à peu, forment un répertoire.

Mélancolie et nostalgie

L’exposition au Carré de Baudouin, à Paris, s’ouvre sur une série réalisée à Dinard (Bretagne) avec l’auteur Jean Rolin, pour leur ouvrage Dinard. Essai d’autobiographie immobilière (La Table Ronde, 2012). Sous un ciel gris auquel elle n’accorde qu’une place limitée, le paysage est désert, sauvage, parfois meurtri. Si l’ambiance est à la mélancolie, le vocabulaire de Kate Barry se laisse deviner dans la ligne d’une gouttière courant sur le mur ou la densité du vert de quelques algues s’appropriant un pont. Pour Sylvain Besson – directeur du musée Nicéphore Niépce, à Chalon-sur-Saône, où sont conservées les archives de la photographe –, ces clichés « font œuvre de manifeste de sa pratique du paysage ». Plus loin, les images inédites issues de son voyage à Fukushima (Japon), peu de temps après l’accident nucléaire de 2011, sont empreintes de cette même solitude nostalgique si caractéristique de son œuvre.

Lorsqu’elle photographie des paysages, Kate Barry est attirée par des motifs saisis dans la spontanéité du moment, mais qui, peu à peu, forment un répertoire. À l’étage du centre d’art, les géographies se brouillent pour révéler les éléments de son langage : aplats de couleur, effets d’ombres et de reflets, ruines, herbes folles s’extirpant du béton, ainsi qu’un goût pour les jeux formels, la géométrie d’une route ou d’un bâtiment, un arbre émergeant d’un mur comme une volute de fumée. La photographe se plaît à saisir le cocasse, et parfois, l’absurde d’une scène. Plutôt que sur des paysages léchés, son regard se porte sur des déchets colorés dans une flaque d’eau ou deux sacs-poubelle trônant devant une haie parfaitement taillée...

Rompant le silence, le rire de Kate Barry se fait entendre dans le film Andalusia (Diane Dufour, Fannie Escoulen, Julie Martinovic et Jean Rolin, Andalusia, film documentaire produit par LE BAL et Gallois Montbrun & Fabiani pour l’exposition « Kate Barry. The Habit of Being », Rencontres d’Arles, 2017), réalisé à partir des vidéos que la photographe a prises avec son téléphone lors de son voyage au sud des États-Unis avec Jean Rolin, sur les traces de la romancière Flannery O’Connor. L’affabilité, la gaieté et la légèreté de l’artiste offrent un contraste étonnant avec les photographies qui ornent les murs alentour et que son entourage décrit comme étant au plus proche de sa personnalité. Ces paysages et leur photographe n’ont pas fini de nous surprendre.

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« Interstices : Kate Barry et le paysage », du 10 janvier au 8 mars 2025, Le Carré de Baudoin, 121, rue de Ménilmontant, 75020 Paris, pavilloncarredebaudouin.fr

ExpositionsCarré de BaudouinKate BarryPhotographieMusée Nicéphore Nièpce
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