En 2024, la présidente du Centre des monuments nationaux (CMN), Marie Lavandier, a lancé « CMN 2030 », une consultation sur l’avenir de l’établissement, associant agents du CMN, partenaires et visiteurs à une enquête en ligne, avec pour objectif de mener une réflexion sur son identité, ses missions et ses valeurs. Il s’agissait, en outre, « d’identifier ses grands axes de développement et de définir un plan d’action avec des projets prioritaires, afin que l’établissement actualise son projet face aux mutations du secteur du patrimoine, aux changements climatiques et aux nouveaux usages des publics ».
À l’issue de ce processus, « le développement d’une écologie de la conservation, l’accroissement des actions envers les jeunes, le développement de nouveaux usages, ou encore la création de résidences pluridisciplinaires ont été définis pour une mise en œuvre à partir de 2025 ».
« Le patrimoine ne consiste pas à figer un passé pour mieux le transmettre. Ma conviction est que la culture, l’art et le patrimoine embrassent les enjeux du présent et de l’avenir. Ils offrent des outils de compréhension et d’appréhension du monde », a rappelé Marie Lavandier, présidente du Centre des monuments nationaux.
L’année 2025 sera marquée par plusieurs temps forts : la réouverture des tours de Notre-Dame de Paris avec un parcours renouvelé ; l’enrichissement du parcours de visite des remparts de Carcassonne avec une nouvelle offre de médiation. Le palais du Tau, à Reims, transformé en musée des Sacres (ouverture prévue en 2026), accueillera treize vitraux monumentaux, traités comme des tentures, réalisés par les artistes Anne et Patrick Poirier. À l’abbaye du Mont-Saint-Michel, le CMN a ouvert un nouveau restaurant dans le logis Sainte-Catherine, confié à la manufacture Mauviel 1830. Au printemps, une nouvelle boutique hors les murs y verra le jour, dans la tour Boucle.
Cette année, le château d’Azay-le-Rideau fêtera ses 500 ans ; le Panthéon accueillera le travail mémoriel de l’artiste Nicolas Daubanes ; les manuscrits de la Bibliothèque nationale de France seront exposés à la Cité internationale de la langue française au château de Villers-Cotterêts ; le comte d’Artois fera son retour au château de Maisons, tandis que la villa Cavrois, signée Robert Mallet-Stevens, à Croix, dans le département du Nord, et la villa E-1027, conçue par l’architecte irlandaise Eileen Gray et Jean Badovici à Roquebrune-Cap-Martin, dans les Alpes-Maritimes, célébreront le centenaire de l’Exposition internationale des Arts décoratifs.
Un partenariat avec le Centre national des arts plastiques (Cnap) permettra de programmer des rendez-vous dans sept monuments du réseau à partir du printemps. Intitulé « Biens venus ! », ce projet s’inscrit dans la continuité du partenariat entre les deux organismes, notamment au château d’Oiron avec sa collection contemporaine conçue pour le lieu. Des œuvres emblématiques de la collection du Cnap, choisies pour le lien qu’elles entretiennent avec l’histoire et l’architecture des sites qui les accueillent, seront exposées au château de Cadillac (Xavier Veilhan), dans les tours de La Rochelle (Tania Mouraud), à l’abbaye du Mont-Saint-Michel (Cildo Meireles), au château de Pierrefonds (Wang Du), au château de Châteaudun (mobilier design aux formes animalières), à l’Hôtel de la Marine (Dominique Mathieu et Jems Koko Bi), à Paris – et donc, au château d’Oiron (Yona Friedman). L’exposition « Natures intérieures » à la villa Savoye, dessinée par Le Corbusier et Pierre Jeanneret, à Poissy, dans les Yvelines, qui a marqué le lancement d’un nouveau cycle d’échanges entre le CMN et le Cnap, reste visible jusqu’au 2 mars 2025.
De plus, à l’occasion des trente ans de la publication Graphisme en France, éditée chaque année par le Cnap, une commande est lancée à 16 artistes ou collectifs pour produire une affiche, sous le titre « Messages/Images, graphisme d’intérêt général ». Ces créations seront exposées à la Cité internationale de la langue française, du 10 juin au 31 août 2025.
Parmi tous les projets, le CMN a donné la priorité à plusieurs chantiers. Parmi ceux en cours, figurent : la poursuite de la restauration des vitraux de la baie d’Ezéchiel de la Sainte-Chapelle, à Paris ; la restauration de la Grande Cascade, réalisée par Antoine Le Pautre, premier architecte du duc d’Orléans, frère de Louis XIV, puis modifiée par Jules Hardouin-Mansart, chef-d’œuvre du paysage baroque français au domaine national de Saint-Cloud, parc de 460 hectares qui prend son origine dans l’ancienne propriété́ acquise par Catherine de Médicis en 1577 ; la restauration de la tour de la Chaussée du Palais Jacques-Cœur à Bourges. Le trésor archéologique découvert à Cluny en 2017 sera, quant à lui, installé dans l’abbaye de manière pérenne. Enfin, le remeublement du domaine de Rambouillet se poursuit avec une nouvelle étape pour la laiterie de la Reine en juin.
Au nombre des chantiers à venir, le CMN a annoncé le renforcement de la tour Saint-Nicolas à La Rochelle et la restauration du décor intérieur de la salle des Preuses du château de Pierrefonds. Enfin, la tour du Moulin du château d’Angers, offrant une vue majestueuse sur les toits en ardoise et l’architecture de pierre de tuffeau caractéristique de la « douceur angevine », sera restaurée et ouverte pour la première fois à la visite à l’été 2025.