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Edi Dubien en liberté au musée de la Chasse et de la Nature

Prolongée jusqu’au 17 août, l’exposition associe œuvres sur papier et céramiques, dans un dialogue essentiel entre l’homme, la nature et le monde animal.

Alexandre Crochet
25 juillet 2025
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Vue de l'exposition « S’éclairer sans fin. Edi Dubien ». Photo A.C.

Vue de l'exposition « S’éclairer sans fin. Edi Dubien ». Photo A.C.

C’est en famille qu’Edi Dubien est venu s’installer au musée de la Chasse et de la Nature. L’artiste y déploie ses portraits de jeunes adolescents en devenir, souvent accompagnés d’animaux qui lui sont familiers dans les retraites pastorales où il passe le plus clair de son temps, notamment en Auvergne. En dialogue ou en symbiose, ses personnages au regard grave tutoient hiboux, écureuils, biches, oiseaux, renards, parfois des félins ou même, plus inattendu, un zèbre. Au rez-de-chaussée, dans la très belle salle consacrée à l’artiste, un garçon conduit une barque emplie d’animaux en céramique bleutée, jeune Noé dont le bestiaire peut sauver le monde. En écho à l’eau de ses aquarelles, ses larmes céruléennes coulent et emplissent l’esquif, évoquant la traversée, le passage, mais aussi la souffrance. Larmes cathartiques, transformatrices.

Vue de l'exposition « S’éclairer sans fin. Edi Dubien ». Photo A.C.

Il est difficile de faire totalement abstraction du parcours d’Edi Dubien en visitant l’exposition, parcours qui donne aux œuvres une consistance supplémentaire. Ce n’est pas un hasard si une cinquantaine de ses dessins avaient été intégrés dans « Lacan, l’exposition. Quand l’art rencontre la psychanalyse » au Centre Pompidou-Metz en 2023. Autodidacte, l’artiste, né dans les années 1960, n’a guère eu une enfance heureuse, prisonnier d’un corps de fille, avant d’opter pour une transition. Difficile donc de ne pas voir dans son travail un regard nostalgique sur ce qu’il n’était pas encore pleinement à ce moment-là. Un troublant travail de reconstruction mémorielle qui passe aussi par les motifs de crânes reproduits sur le papier peint et même sur les banquettes du rez-de-chaussée, allusion à la résurrection qui peut suivre la mort, comme l’explique l’artiste dans un entretien avec le commissaire Rémy Provendier-Commenne publié dans le catalogue. « Il ne cache rien, mais ne veut pas être un étendard de cette cause, il veut avant tout être reconnu comme artiste », confie son galeriste, Alain Gutharc. Avant d’ajouter : « son univers, son œuvre touche tout le monde ».

Vue de l'exposition « S’éclairer sans fin. Edi Dubien ». Photo A.C.

Invitation à accepter toutes les différences, autant qu’à s’accepter soi, l’exposition du musée de la Chasse et de la Nature consacre enfin son talent. En 2020, à l’invitation de sa directrice, Isabelle Bertolotti, le macLYON lui avait consacré une grande exposition, mais celle-ci n’avait été visible que trois semaines, pandémie oblige. Plus récemment, en 2024, la Biennale de Lyon a accueilli plusieurs de ses peintures, sur site et jusque dans des vitrines du métro de la ville. Au musée de la Chasse et de la Nature, le succès est tel que l’exposition a été prolongée et le très joli catalogue, réimprimé.

C’est non sans humour que l’artiste nous présente donc sa famille au premier étage, dans une salle précisément baptisée « Portrait de famille ». Cette fois, les biches, ratons laveurs, marmottes sont représentés seuls, en majesté sur fond blanc. Mais à y regarder de plus près, ils sont assurément un peu étranges, les yeux fardés pour l’un, une couronne sur la tête d’un autre… Pour rappeler que « je » peut bien être un autre ? Plus loin, l’artiste fait dialoguer dessins et céramiques avec les étonnantes collections du musée. Un renard sort du torse d’un jeune homme allongé au sol, en pleine réincarnation… L’esprit d’Orphée et de Cocteau n’est jamais très loin. Au-delà de l’appel à la nature, l’artiste délivre ici un message d’ouverture et d’harmonie qu’il serait judicieux de voir et d’entendre sans tarder.

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« S’éclairer sans fin. Edi Dubien », jusqu’au 17 août 2025, musée de la Chasse et de la Nature, 62 rue des Archives, 75003 Paris.

ExpositionsMusée de la chasse et de la natureEdi Dubien
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