La Fondation Maria Lassnig a annoncé que la lauréate de son prix cette année était l’artiste américaine d’origine japonaise Carrie Yamaoka. Décernée tous les deux ans, cette distinction récompense des artistes en milieu de carrière et s’accompagne d’une exposition organisée dans une institution partenaire.
Le Prix Maria Lassnig a été imaginé par l’artiste autrichienne avant sa mort en 2014, à l’âge de 94 ans. « N’ayant atteint la reconnaissance que tardivement, elle espérait encourager les efforts de ses collègues artistes qui n’étaient pas encore connus du public », précise la fondation.
Créé en 2017, le prix s’accompagne d’une bourse de 50 000 euros. Carrie Yamaoka bénéficiera également d’une exposition personnelle en 2026 à la Hamburger Kunsthalle, le partenaire institutionnel du prix cette année. Il s’agira de sa première exposition personnelle dans une institution allemande.
Née en 1957, Carrie Yamaoka vit à New York. Sa pratique multidisciplinaire englobe la peinture, le dessin, la photographie et la sculpture. La matérialité, la transformation et le hasard sont au cœur de son travail. « Je m’intéresse à la topographie des surfaces, à la tactilité de ce qui est à peine visible et à la chaîne d’incidents qui détermine le résultat de l’objet fini. Le spectateur est placé à l’intersection entre l’enregistrement de l’action/réaction chimique et le désir d’appréhender une image, qui peut émerger dans des états de transformation fugaces et instables », a-t-elle déclaré.
Membre fondatrice, en 1991, du collectif d’art queer Fierce pussy, elle a exposé dans de nombreuses institutions, parmi lesquelles le MoMA PS1 à New York, le Victoria and Albert Museum à Londres, ainsi que le Centre Pompidou et le Palais de Tokyo à Paris.
Carrie Yamaoka succède à Lubaina Himid (2023), Atta Kwami (2021), Sheela Gowda (2019) et Cathy Wilkes (2017).
Le jury du Prix Maria Lassnig 2025 était composé de Peter Pakesch, président de la Fondation Maria Lassnig ; Alexander Klar, directeur de la Hamburger Kunsthalle ; Hans Ulrich Obrist, directeur artistique des Serpentine Galleries, à Londres ; Matthias Mühling, directeur de la Lenbachhaus, à Munich ; Rosa Barba, artiste ; Brigitte Kölle et Corinne Diserens, respectivement conservatrice et directrice de la collection d’art contemporain de la Hamburger Kunsthalle.
LUMA Arles présente, jusqu’au 10 mai 2026, la première grande exposition en France depuis plus de vingt-cinq ans consacrée à Maria Lassnig. Proche de l’artiste, le commissaire suisse Hans Ulrich Obrist propose une sélection d’œuvres et de documents issus de projets communs. De 1993 à 2014, ils ont entretenu des échanges épistolaires et se sont rencontrés dans son atelier à Vienne. Les dernières expositions personnelles en France consacrées à Maria Lassnig avaient eu lieu au Centre Pompidou à Paris, en 1995, au musée des Beaux-Arts de Nantes et au FRAC des Pays de la Loire, en 1999.