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Critique

Thomas Lévy-Lasne : le banal en sursis

Dans sa monographie éditée par les Beaux-Arts de Paris, le peintre français revient sur deux décennies d’une pratique placée sous le signe du réel et de l’ordinaire.

Zoé Isle de Beauchaine
9 mai 2025
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Cécile Debray, Aurélien Bellanger et Judith Prigent, Thomas Lévy-Lasne. La Fin du banal, Beaux-Arts de Paris éditions, 2025, 288 pages, 35 euros.

Cécile Debray, Aurélien Bellanger et Judith Prigent, Thomas Lévy-Lasne. La Fin du banal, Beaux-Arts de Paris éditions, 2025, 288 pages, 35 euros.

Thomas Lévy-Lasne, c’est avant tout un engagement indéfectible pour un médium, la peinture, qui plus est figurative, un choix audacieux après une époque où elle a eu moins les honneurs. Un engagement long de vingt ans qui se dévoile au fil des pages de la monographie qui lui est consacrée, La Fin du banal. Les œuvres s’y succèdent chronologiquement et dialoguent avec des textes des proches du peintre, la réalisatrice Justine Triet, l’auteur Aurélien Bellanger et l’artiste Judith Prigent, offrant une plongée intime dans son univers créatif. Plus loin, en entretien avec la conservatrice Cécile Debray, Thomas Lévy-Lasne se raconte : ses débuts, ses influences, ses choix techniques, ses engagements ainsi que ses multiples casquettes de critique d’art, commissaire d’exposition ou encore cinéaste.

Du quotidien à l'effondrement

Figure humaine ou animale, paysages, intérieurs, scènes de genre... l’œuvre aimante le regard par la dichotomie qui se crée entre le classicisme d’une technique à l’huile minutieuse et le sujet représenté, résolument contemporain : femme couchée – motif pictural par excellence – consultant Facebook sur son MacBook, une bouteille de Coca-Cola light posée sur sa table de nuit ; mouton ou bœuf portant à l’oreille une boucle d’identification ; portrait d’homme, tête penchée sur son téléphone, etc.

« Représenter une certaine banalité reste pour moi lié à l’étonnement face à l’existence. »

Du passage chez le boucher à une scène de vacances, d’une visite au musée à des fêtes aussi endiablées que répétées, Thomas Lévy-Lasne peint le quotidien humain dans son intimité autant que sa banalité. Il s’en imprègne de manière presque boulimique, saisissant les moindre de ses détails pour les restituer sur la toile et nous hypnotiser touche par touche. Il l’observe comme un enfant regarde le monde : « Représenter une certaine banalité reste pour moi lié à l’étonnement face à l’existence. »

Il en explore toutes les facettes, car cette banalité est menacée : « J’ai bien peur qu’on se retrouve à la regretter, notre banalité de l’Holocène et ses douze mille années de stabilité climatique. » À mesure de l’avancée dans le livre, on observe Thomas Lévy-Lasne prendre conscience de ce sursis. Sa peinture change de paradigme en même temps que le monde bascule vers l’effondrement de l’Anthropocène. Les plages se couvrent de déchets, la nature ne s’épanouit que dans l’artificialité d’un Biodôme, le village allemand de Lützerath est rasé au profit d’une mine de charbon, tandis que les citoyens résistent. Face au vertige d’une chute généralisée, l’artiste conserve une forme d’optimisme et aspire à une renaissance plutôt qu’au chaos. Une renaissance dans laquelle, il en est sûr, « l’art prendra une grande place ».

LivresThomas Lévy-LasneBeaux-Arts de ParisCécile Debray
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