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Critique

Georges Mathieu, au pas de course

À la Monnaie de Paris, une rétrospective retrace le parcours artistique prolifique de l’inventeur de l’abstraction lyrique.

Camille Viéville
10 avril 2025
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Vue d’ensemble de l'exposition. Photo Martin Argyroglo, Copyright Adagp

Vue d’ensemble de l'exposition. Photo Martin Argyroglo, Copyright Adagp

Autodidacte et avant-gardiste, avant de devenir pompier, monarchiste et réactionnaire, mégalo (il n’est certes pas le seul à ce jeu-là !), omniprésent dans l’espace public – auteur notamment d’affiches, de logos et d’une pièce de 10 francs frappée à 673 millions d’exemplaires –, mais méprisé par les institutions…, Georges Mathieu (1921-2012) est tout cela à la fois, comme en témoigne l’exposition que lui consacre la Monnaie de Paris, en coproduction avec le Centre Pompidou.

Georges Mathieu Les Nymphes de Diane, 1971 Huile sur toile, 445 x 300 cm
Par Comité Georges Mathieu, Nahmad Contemporary & Perrotin ©Comité Georges Mathieu © Adagp, Paris, 2025 Georges Mathieu

Peinture-spectacle

Les commissaires Christian Briend, Éric de Chassey et Béatrice Coullaré proposent un parcours chronologique et thématique, des débuts de Georges Mathieu à ses œuvres des années 1990. Toutefois, dans le vaste salon d’honneur, la première section est réservée, en raison de leur format monumental, à ses tableaux d’histoire inspirés de batailles de l’Ancien Régime. On déduit de cette salle introductive que le peintre frôle, dès l’époque de leur réalisation – les années 1950 –, l’académisme tant il semble déjà singer l’abstraction lyrique dont il fut l’un des précurseurs. Cet accrochage contraste singulièrement avec la deuxième salle, la plus belle, intitulée « Limbes », qui réunit quelques-unes de ses premières toiles aux motifs organiques, ainsi que celles de compagnons de route d’alors : Camille Bryen (dont le travail mériterait une rétrospective) et Wols, soutenus par le critique Michel Tapié. Un tableau, contemporain, de Jackson Pollock permet d’évoquer brièvement les voies de l’abstraction explorées au même moment de l’autre côté de l’Atlantique.

La suite du parcours montre l’évolution de Georges Mathieu, lequel, désormais, privilégie des formes gestuelles et amples, pareilles à des signes, sa marque de fabrique. Fort de son succès, il multiplie les expositions personnelles à un rythme étourdissant (on en compte cent entre 1952 et 1969 !), le conduisant à une surproduction assumée. Au cours des décennies suivantes, il célèbre les fastes des XVIIe et XVIIIe siècles, les progrès techniques des Trente Glorieuses ou encore une certaine idée du zen, et utilise la télévision comme moyen de diffuser son œuvre auprès du plus grand nombre. En 1964, il résumait : « Une peinture aujourd’hui, qu’est-ce ? C’est l’expression la plus directe d’une insatisfaction et d’une volonté. La peinture, c’est un vouloir, ce n’est plus un faire. La toile est fouettée, bousculée, sabrée : la couleur gicle, fuse, transperce, virevolte, monte, s’écrase. L’artisanat, le fini, le léché des idéaux grecs, tout cela est mort. […] Pour la première fois dans l’histoire, la peinture a pu devenir spectacle […]. »

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« Georges Mathieu. Geste, vitesse, mouvement », 11 avril-7 septembre 2025, Monnaie de Paris, 11, quai de Conti, 75006 Paris.

ExpositionsLa Monnaie de ParisGeorges MathieuAbstraction lyrique
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