Abonnements
Rechercher
ePaper
Newsletter
Profile
Abonnements
ePaper
Newsletter
L'actualité des galeries
L'éditorial de la semaine
Expositions
Marché de l'art
Musées et institutions
Politique culturelle
Livres
LE MENSUEL
L'actualité des galeries
L'éditorial de la semaine
Expositions
Marché de l'art
Musées et institutions
Politique culturelle
Livres
LE MENSUEL
Rechercher
Editorial
Actualité

La Biennale de Shanghai à l’écoute du vivant

Philippe Régnier
17 novembre 2025
Partagez
Allora & Calzadilla, Phantom Forest, 2025, 170 000 fleurs, polychlorure de vinyle recyclé et peinture. © Allora & Calzadilla. Courtesy of the artist and Lisson Gallery. Photo Philippe Régnier

Allora & Calzadilla, Phantom Forest, 2025, 170 000 fleurs, polychlorure de vinyle recyclé et peinture. © Allora & Calzadilla. Courtesy of the artist and Lisson Gallery. Photo Philippe Régnier

L'éditorial de la semaine

La semaine de l'art vue par le directeur de la rédaction de The Art Newspaper France.

Les bouleversements de notre monde semblent sans cesse s’accélérer, tout comme les découvertes scientifiques, portées elles-mêmes par les évolutions éclair des technologies. Les chercheurs ont ainsi récemment mis en évidence les échanges et rapports entre différentes formes de vie qui paraissaient insoupçonnées. Ce sont ces questions parfois vertigineuses que la commissaire canadienne Kitty Scott a choisi d’aborder pour cette 15e édition de la Biennale de Shanghai dont elle assure la direction artistique. Dans les vastes espaces de la Power Station of Art, les visiteurs sont accueillis par l’installation monumentale d’Allora & Calzadilla Phantom Forest (2025), composées de milliers de fleurs jaunes suspendues dans les airs, dont les pétales synthétiques viennent couvrir le sol, portés par des alizés des Caraïbes. L’œuvre fait aussi écho au titre de cette biennale, « Does the flower hear the bee? » (Est-ce que la fleur entend l’abeille), qui aborde les relations entre les différentes formes de vie, humaines ou non.

Ainsi, le Chinois Cheng Xinhao aborde dans ses œuvres « des lignes d’histoire, le long desquelles voyagent des agents humains et non humains. Il y a environ un siècle, des chasseurs de plantes européens et américains sont arrivés au Yunnan et, avec l’aide de divers intermédiaires, ont rapporté des plantes [notamment des rhododendrons] ainsi que des photographies de populations locales ». Plus loin, son compatriote Shao Fan expose une œuvre monumentale à l’encre sur papier s’inspirant d’un texte du IVᵉ siècle avant notre ère attribué à Zhuangzi. L’auteur décrit « un poisson colossal nommé Kun vivant dans l’Océan du Nord, capable de se transformer en un immense oiseau appelé Peng. Lorsque Peng s’élève hors de l’eau, il met l’air en mouvement, générant climat et atmosphère ». De son côté, l’Américaine Lisa Oppenheim présente, sous le titre Monsieur Steichen (2025), une série de photographies de fleurs, inspirée par un iris hybride cultivé en 1910 par le Français Ferdinand Denis et qu’il avait nommé « Monsieur Steichen », vraisemblablement en l’honneur d’Edward Steichen, qui vivait alors à Voulangis, près de Paris. Les images sont le fruit de l’imagination de l’artiste, personne ne sachant à quoi ressemblait cette fleur si liée à l’histoire de la photographie. Avec ses poumons remplis de fleurs peints sur le mur (Pulmón del Páramo, 2022), Carolina Caycedo, Colombienne de Los Angeles, pose quant à elle cette question : « Que peuvent faire les plantes pour nous, et que pouvons-nous faire pour les plantes en retour ? ». Dans sa série de dessins et de photographies Becoming Sahuaro (2019-2025), le Mexicain Miguel Fernández de Castro représente justement ce cactus géant, victime de groupes rivaux qui lui mettent le feu dans le désert entre le Mexique et les États-Unis pour signaler leurs incursions. Enfin, dans le grand espace qui lui a été alloué, Francis Alÿs, Belge basé au Mexique, a réuni pour cette biennale des vidéos de jeux d’enfants issus de différents pays et continents qui « coïncident ou se rencontrent dans leur centre tonal — qu’il s’agisse des chants des enfants, de leurs fredonnements, de leurs sifflements ou du souffle qu’ils émettent dans un coquillage ».

Aussi, cette Biennale de Shanghai, qui réunit également des œuvres de Huang Yong Ping, Ragnar Kjartansson, Sharon Lockhart, Gordon Matta-Clark, Walid Raad, Rirkrit Tiravanija ou Haegue Yang, aborde le dialogue entre les êtres, quelque que soient leurs formes, dans une approche souvent subtile, poétique et sensible, des notions qui semblent parfois avoir déserté notre monde contemporain

--

« Does the Flower Hear the Bee? », 15e Biennale de Shanghai, jusqu’au 31 mars 2026, Power Station of Art, 678 Miaojiang Road, Huangpu District, Shanghai, Chine

EditorialBiennale de ShanghaiKitty ScottAllora & CalzadillaHuang Yong PingRagnar KjartanssonFrancis Alÿs
Partagez
Abonnez-vous à la Newsletter
Informations
À propos du groupe The Art Newspaper
Contacts
Politique de confidentialité
Publications affiliées
Cookies
Publicité
Suivez-nous
Facebook
Instagram
Twitter
LinkedIn
Ce contenu est soumis à droit d'auteurs et copyrights