Pour la troisième résidence photographique du musée de l’Armée, le jury a sélectionné la photographe Chloé Sharrock, séduit par son projet intitulé « Vestiges de guerre, empreintes de mémoire », qui entre en résonance avec les collections de l’institution parisienne.
La photographe « explorera les traces laissées par les conflits sur le territoire français, en créant un dialogue entre ses photographies, les archives du musée de l’Armée et le prélèvement d’empreintes dans le paysage », précise le musée. Ce relevé des stigmates de la guerre, témoins des événements du passé – bunkers, tranchées, ruines… – « s’inscrit dans la démarche que l’artiste mène depuis plusieurs années sur la matérialité des images, interrogeant notre mémoire collective et la transmission de l’histoire des conflits à travers des cicatrices visibles ».
Dans le cadre de cette résidence au musée de l’Armée, de juin à novembre 2025, Chloé Sharrock se consacrera à la recherche et à la documentation sur les vestiges qui seront étudiés, avant les prises de vues puis la mise en dialogue des images réalisées avec les archives du musée. La photographe bénéficiera d’une bourse de création de 10 000 euros.
Née en France en 1992, Chloé Sharrock se consacre à la photographie depuis 2017, après des études d’histoire de l’art et du cinéma documentaire. Ses reportages sur les zones de guerre se concentrent sur des thèmes liés à la violence, au traumatisme et à la reconstruction. En 2018, son reportage intitulé La Nuit tombe sur Gaza a été exposé et récompensé par le prix Zoom Presse au Salon de la Photo à Paris. Elle a également posé son objectif sur des zones de conflits en Irak, en Syrie et en Ukraine. Son travail sur ce dernier pays a été exposé en Allemagne, à la Gaîté lyrique à Paris et aux Champs Libres à Rennes. Membre de l’agence Myop, elle a notamment été lauréate de la Grande commande photojournalisme (BnF) pour son projet Dieu n’habite plus ici, et du prix Françoise-Demulder décerné par le ministère de la Culture en partenariat avec le festival de photojournalisme Visa pour l'image pour son sujet Sugar Girls en 2020.
Chloé Sharrock succède à Guillaume Herbaut, lauréat en 2024 avec son projet Le Drapeau, et Anne-Lise Broyer, lauréate de la première édition en 2023. Cette dernière a reçu le prix Niépce Gens d’images en 2024 pour son projet Les attaches. Une publication sera prochainement éditée chez Silvana Editoriale (novembre 2025).
Le jury 2025 de la résidence photographique du musée de l’Armée était composé de : Dimitri Beck, directeur de la photographie chez Polka ; François Boucart, responsable de la galerie municipale le Carré d’Art, Chartres-de-Bretagne (Ille-et-Vilaine) ; Jean-François Camp, photographe ; Nathalie Chapuis, historienne de l’art, codirectrice des éditions Atelier EXB ; Héloïse Conésa, conservatrice du patrimoine en charge de la photographie contemporaine à la Bibliothèque nationale de France ; Véronique Figini-Veron, historienne de la photographie ; Luce Lebart, historienne de la photographie et chercheuse rattachée à la collection Archive of Modern Conflict ; Sylvie Lerat, responsable de la communication de l’Opérateur du patrimoine et des projets immobiliers de la Culture (Oppic) ; Lucie Moriceau-Chastagner, responsable de la collection de photographies du musée de l’Armée ; Erika Negrel, secrétaire générale de Diagonal.
Musée de l’Armée, Hôtel national des Invalides, 129, rue de Grenelle 75007 Paris.