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La galerie 31 Project ferme ses portes à Paris

Sa directrice, Clémence Houdart, a pris la décision de cesser son activité, pour des raisons principalement économiques. L’enseigne avait ouvert ses portes en 2019.

Louane Lallemant
11 décembre 2024
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Installation de Kelani Abass sur la foire OffScreen en octobre 2024. 

© 31 Project

Installation de Kelani Abass sur la foire OffScreen en octobre 2024.

© 31 Project

La galerie 31 Project, cocréée en 2019 par Clémence Houdart, ferme définitivement ses portes, invoquant des raisons économiques. Spécialisée dans la scène contemporaine africaine, elle représentait une dizaine d’artistes, dont M’barka Amor, Kelani Abass ou Charlotte Yonga. En cinq années d’existence, 31 Project a organisé une vingtaine d’expositions.

Il y a un an et demi, Charles-Wesley Hourdé s’était retiré du projet, et Clémence Houdart avait pris la direction d’une galerie désormais « nomade », pour citer ses mots. Ce modèle fonctionnait cependant « plutôt bien », nous a-t-elle confié. Elle avait donc commencé, en 2023, à chercher à se réinstaller dans un lieu fixe. Mais l’attentat en Israël du 7 octobre 2023 a, dit-elle, « jeté un coup de froid » sur le marché de l’art – la jeune femme, qui a participé en décembre 2023 à la foire Untitled à Miami Beach, se souvient du net ralentissement des ventes à ce moment-là.

Cette situation mondiale plus complexe dans l’ensemble a plongé cette galerie, comme de nombreuses autres jeunes structures, dans de graves difficultés économiques. Elle avait alors décidé d’attendre que la « crise passe » pour retrouver un espace et recentrer son activité, essayant de réduire les dépenses, notamment en ne participant pas à certaines foires. Elle considère d’ailleurs que ces dernières sont une « partie du problème », parce qu’elles ont un coût prohibitif pour les jeunes enseignes. Elle attribue aussi les difficultés qu’elle a rencontrées à un « changement d’attitude assez net » chez les collectionneurs, « une vraie frilosité » s’installant d’après elle notamment chez les Européens, les Américains et les Asiatiques. Même si elle considérait alors ce changement comme temporaire, les ventes ont continué à baisser, parce que « l’art le plus contemporain en période de crise n’est pas une valeur refuge », confie-t-elle.

Un an plus tard, la crise n’est toujours pas passée, et Clémence Houdart se voit donc aujourd’hui contrainte de cesser totalement son activité. Elle continuera cependant à « accompagner » les artistes qu’elle représentait dans les mois qui viennent pour terminer les projets en cours.

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