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Critique

La scénographie revisitée

Docteure en arts et sciences de l’art, commissaire d’exposition et critique, Mathilde Roman poursuit, dans Habiter la scénographie, paru chez Manuella Éditions, ses recherches entamées il y a presque vingt ans.

Camille Viéville
5 juin 2025
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Mathilde Roman, Habiter la scénographie. Quand le display fait œuvre, Paris, Manuella Éditions, 2025, 236 pages, 23 euros.

Mathilde Roman, Habiter la scénographie. Quand le display fait œuvre, Paris, Manuella Éditions, 2025, 236 pages, 23 euros.

Après Art vidéo et mise en scène de soi (L’Harmattan, 2008), On Stage. La dimension scénique de l’art vidéo (Le Gac Press, 2012) et Habiter l’exposition. L’artiste et la scénographie (Manuella éditions, 2020), Mathilde Roman publie un essai sur un sujet voisin, sous-titré en ces termes : « Quand le display fait œuvre ». Sa recherche, si elle porte de nouveau sur les rapports entretenus par les artistes avec la scénographie, examine également les usages des architectes, conservateurs de musée et commissaires d’exposition depuis le début du XXe siècle. Elle comprend de surcroît une série d’entretiens menés avec une quinzaine d’acteurs du monde de l’art pour documenter leurs pratiques scénographiques (Philippe Parreno, Tatiana Trouvé, Ulla von Brandenburg, notamment).

Réinvestir l'espace du musée

Après avoir souligné les différences entre les termes anglo-saxons « display » et « exhibition design » et le français « scénographie » – les uns appartenant à l’architecture et l’aménagement intérieur, l’autre, au théâtre –, Mathilde Roman rappelle combien ces notions ont longtemps été des moyens de mettre à distance les œuvres pour renforcer leur aura sacrée. Dans un chapitre historique, elle montre que, dès le début du XXe siècle, le musée a fait l’objet de critiques répétées auxquelles des figures pionnières – Lilly Reich, Edoardo Persico, Franco Albini et Franca Helg, sans oublier, bien sûr, Carlo Scarpa – ont répondu par des dispositifs novateurs, attentifs au contenu des œuvres autant qu’à l’expérience du spectateur ; des dispositifs qui trouvent pour certains un écho auprès des artistes actuels.

Des figures pionnière ont répondu par des dispositifs novateurs, attentifs au contenu des œuvres autant qu’à l’expérience du spectateur.

Ces dernières années, l’intérêt grandissant pour la scénographie, à la fois au sein des institutions et parmi les plasticiens, a produit des collaborations inédites. Les assises de John Cornu au musée des Beaux-Arts de Rennes ou d’Agnès Thurnauer au musée de l’Orangerie, à Paris, ont redéfini les limites entre display et œuvres d’art. Cet intérêt comprend aussi une aspiration écoresponsable. Le recyclage est de plus en plus pratiqué par les équipes des musées et des centres d’art. Certains artistes choisissent, selon Mathilde Roman, « de révéler le procédé et d’en faire un geste conceptuel », à l’exemple de Pierre Huyghe qui remploie les éléments de la rétrospective Mike Kelley au Centre Pompidou, à Paris pour sa propre exposition (en 2013) « rappelant à quel point les espaces muséaux [...] sont des lieux de mémoire et de stratification ». L’auteure achève son essai avec l’idée réjouissante d’une horizontalité : « Le display devient ainsi un support de rencontre et d’hospitalité mêlant artistes et spectateurs dans une grande humilité. »

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Mathilde Roman, Habiter la scénographie. Quand le display fait œuvre, Paris, Manuella Éditions, 2025, 236 pages, 23 euros

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