« J’ai pétri de la boue et j’en ai fait de l’or », compose Charles Baudelaire dans une esquisse du poème « Orgueil » pour Les Fleurs du mal. Avec ce recueil qui bouleverse la littérature et l’art, l’écrivain instaure une nouvelle esthétique faite de paradoxes entre beau et laid, bon et mauvais, artifice et nature, cette boue qui donne de l’or, voire du kitsch. C’est à cet héritage que s’intéresse la Nationalgalerie, à Berlin, avec plus d’une centaine d’œuvres s’étendant du XVIIIe au XXIe siècle. Ces fleurs diaboliques font se côtoyer toutes les formes d’art (peinture, installation, art numérique, photographie, gravure...) liées de près ou de loin à la poésie baudelairienne : Les Fleurs du mal (1922-1924) de Hannah Höch, les « interprétations » d’Odilon Redon vers 1890, Les Satanistes (Le Calvaire) (1912) de Félicien Rops ou encore un dessin érotique anonyme de l’époque des Lumières.
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« Evil Flowers », 12 décembre 2024-4 mai 2025, Sammlung Scharf- Gerstenberg, Schloßstraße 70, 14059 Berlin, Allemagne, smb.museum