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Le Schaulager fête ses 20 ans

Conçue pour cet anniversaire, l’exposition collective « Out of the Box » réunit des œuvres pour la plupart acquises ces dernières années pour la collection de la Fondation Emanuel Hoffmann.

Lee Cheshire
13 juin 2023
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Anri Sala, Ravel Ravel Interval, 2017, projection vidéo HD 2 canaux sur deux écrans transparents et installation sonore 14 canaux, couleur, 20:45 min. Courtesy de l’artiste. Courtesy Galerie Chantal Crousel, Paris ; Marian Goodman Gallery, New York ; Hauser & Wirth, Zurich/London. © 2023, ProLitteris, Zurich

Anri Sala, Ravel Ravel Interval, 2017, projection vidéo HD 2 canaux sur deux écrans transparents et installation sonore 14 canaux, couleur, 20:45 min. Courtesy de l’artiste. Courtesy Galerie Chantal Crousel, Paris ; Marian Goodman Gallery, New York ; Hauser & Wirth, Zurich/London. © 2023, ProLitteris, Zurich

« Tout artiste qui travaille sur une œuvre basée sur un film ou une vidéo a toujours la question de l’espace à l’esprit, explique Isabel Friedli, commissaire de la nouvelle exposition du Schaulager intitulée « Out of the Box ». L’œuvre ne peut exister sans la salle dans laquelle elle est présentée et, dans la plupart des cas, ces espaces sont soigneusement configurés par l’artiste pour répondre aux spécifications de l’œuvre ».

« Out of the Box » présente justement une série de « boîtes » accueillant les pièces d’une vingtaine d’artistes dans les vastes espaces du Schaulager. Certaines œuvres ont été reconfigurées par les artistes pour ce nouveau contexte. Ainsi de l’installation Ravel Ravel Interval d’Anri Sala qui a été présentée pour la première fois à la Biennale de Venise 2013 dans un espace insonorisé de six mètres de haut – il représentait la France en investissant le pavillon allemand. Les salles du Schaulager, pourtant imposantes, n’ont pu accueillir à l’identique cette présentation, c’est pourquoi Anri Sala a créé une nouvelle version de l’œuvre pour ce parcours. Des sculptures et des installations s’inscrivent également dans le thème de l’exposition, notamment l’une des boîtes métalliques froissées de Monika Sosnowska, poussée dans un coin du bâtiment « comme par un géant », et les sculptures en formes de bâtiments réalisées par Jean-Frédéric Schnyder à partir de cartons de bananes.

Monika Sosnowska, Sans titre, 2006, tôle d'acier et peinture émaillée, 283 x 238 x 301 cm. Fondation Emanuel Hoffmann, en dépôt à l’Öffentlichen Kunstsammlung Basel. Photo : Tom Bisig, Bâle. © Monika Sosnowska. Courtesy de l’artiste, Foksal Gallery Foundation, The Modern Institute, Galerie Gisela Capitain, Kurimanzutto, Hauser & Wirth

Bien sûr, l’expression « sortir de la boîte » a une signification plus profonde pour le Schaulager : il a ouvert ses portes il y a 20 ans en tant que réserve visitable, un concept précurseur largement repris depuis. Le bâtiment imaginé par les architectes Herzog & de Meuron abrite la collection Emanuel Hoffmann, commencée il y a 90 ans. Lorsque les œuvres, pour la plupart contemporaines, ne sont pas prêtées pour des expositions, elles sont installées au Schaulager, où elles restent visibles pour les visiteurs et les chercheurs. La collection Hoffmann acquiert des œuvres multimédias depuis que ce domaine existe, explique Isabel Freidli, mais le rythme s’est accéléré ces dernières années. Cependant, la difficulté d’exposer ces œuvres de manière continue fait que beaucoup sont restées dans leurs « boîtes ».

Alors que de nouveaux musées, comme le Depot Boijmans Van Beuningen à Rotterdam et le V & A East de Londres, adoptent le modèle de l’entrepôt ouvert au public, que leur ont apporté les 20 ans d’expérience du Schaulager ? « Les gens sont toujours très étonnés et surpris de voir des œuvres dans les réserves, explique Isabel Friedli. Les pièces sont installées comme dans une exposition, mais sans concept. Les gens peuvent vraiment se concentrer sur une œuvre, la regarder, la contempler et la vivre dans un contexte différent ».

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« Out of the Box », jusqu’au 19 novembre 2023, Schaulager, Ruchfeldstrasse 19, Münchenstein

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