Nous l’avons (trop) longtemps attendue : la réouverture des musées, après sept longs mois de portes closes, interviendra ce mercredi 19 mai. C’est un soulagement pour tous les professionnels et amateurs d’art, qui vont enfin pouvoir à nouveau se confronter « en réel » aux œuvres d’art et cesser d’avoir les yeux rivés sur des écrans. Chaque institution a adapté pour la circonstance son programme : reprise de l’exposition interrompue quand cela était possible ou projet inédit qui a pu bénéficier d’une période supplémentaire de préparation, pour parfois trouver de nouvelles voies d’évolutions. Tel est le cas de la carte blanche donnée à Anne Imhof au Palais de Tokyo (du 22 mai au 24 octobre), l’exposition « coup de poing » de cette rentrée un peu spéciale.
Vue de la « rue » aménagée par Anne Imhof dans son exposition « Natures mortes » au Palais de Tokyo, à Paris.
Photo : Philippe Régnier.
L’artiste allemande couronnée d’un Lion d’or à la Biennale de Venise en 2017 s’est en effet emparée du centre d’art parisien de façon magistrale, mariant à la fois l’esprit du lieu et son propre vocabulaire. Elle en révèle l’architecture dans sa dimension la plus structurelle, la plus brute, pour en renforcer son aspect underground. Au niveau 1, elle a abattu tous les murs pour tracer une rue qui longe un labyrinthe de verre et de métal remodelant l’espace. Dans ce projet symbiotique, les amplis ne demandent qu’à être allumés et les lieux à être animés par des performances. La Berlinoise s’est entourée d’œuvres de nombreux autres artistes, du maître de la ruine Piranèse aux neuf panneaux d’Axial Age de Sigmar Polke prêtés par la Pinault Collection, mais aussi de Joan Mitchell, David Hammons, Cyprien Gaillard, Mohamed Bourouissa ou Eliza Douglas, omniprésente des peintures à la bande-son. Ce projet ne pouvait trouver meilleur titre que « Natures mortes » en ces temps de pandémie pour ce parcours profondément urbain et minéral, conduisant de la lumière à l’ombre. Une carte blanche habillée de noir.
OpinionPerspectives
Ombres et lumières
Philippe Régnier
16 mai 2021 21:46 BSTNous l’avons (trop) longtemps attendue : la réouverture des musées, après sept longs mois de portes closes, interviendra ce mercredi 19 mai. C’est un soulagement pour tous les professionnels et amateurs d’art, qui vont enfin pouvoir à nouveau se confronter « en réel » aux œuvres d’art et cesser d’avoir les yeux rivés sur des écrans. Chaque institution a adapté pour la circonstance son programme : reprise de l’exposition interrompue quand cela était possible ou projet inédit qui a pu bénéficier d’une période supplémentaire de préparation, pour parfois trouver de nouvelles voies d’évolutions. Tel est le cas de la carte blanche donnée à Anne Imhof au Palais de Tokyo (du 22 mai au 24 octobre), l’exposition « coup de poing » de cette rentrée un peu spéciale.
L’artiste allemande couronnée d’un Lion d’or à la Biennale de Venise en 2017 s’est en effet emparée du centre d’art parisien de façon magistrale, mariant à la fois l’esprit du lieu et son propre vocabulaire. Elle en révèle l’architecture dans sa dimension la plus structurelle, la plus brute, pour en renforcer son aspect underground. Au niveau 1, elle a abattu tous les murs pour tracer une rue qui longe un labyrinthe de verre et de métal remodelant l’espace. Dans ce projet symbiotique, les amplis ne demandent qu’à être allumés et les lieux à être animés par des performances. La Berlinoise s’est entourée d’œuvres de nombreux autres artistes, du maître de la ruine Piranèse aux neuf panneaux d’Axial Age de Sigmar Polke prêtés par la Pinault Collection, mais aussi de Joan Mitchell, David Hammons, Cyprien Gaillard, Mohamed Bourouissa ou Eliza Douglas, omniprésente des peintures à la bande-son. Ce projet ne pouvait trouver meilleur titre que « Natures mortes » en ces temps de pandémie pour ce parcours profondément urbain et minéral, conduisant de la lumière à l’ombre. Une carte blanche habillée de noir.
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