Vendredi 24 octobre 2025, à l’occasion de la foire parisienne Asia Now, la RAK Art Foundation a décerné pour la première fois son prix. Elle a récompensé deux artistes exposées à la foire : la Mongole Nomin Zezegmaa, représentée par NIKA Project Space (Dubaï, Paris), et l’Indienne Meher Afroz, représentée par O Art Space (Lahore).
Le prix est assorti d’une résidence d’un mois au Bahreïn, au cours de laquelle les lauréates collaboreront avec des artistes locaux. Elles seront invitées à marier dans leurs œuvres leur propre culture à celle du pays. La RAK Art Foundation souhaite en effet mettre en avant, à travers ce prix, les œuvres et les artistes qui associent leur héritage culturel à la création contemporaine.
Nomin Zezegmaa est née à Oulan-Bator, en Mongolie, et travaille entre son pays natal, les Pays-Bas et l’Allemagne. Son œuvre s’inspire de la cosmogonie mongole, de l’histoire et de la spiritualité, explorant notamment les thématiques du corps, de la gestuelle et du renouveau. Elle explique vouloir lier, lors de la résidence, sa culture mongole à l’artisanat bahreïnien afin de célébrer « la parenté » qui unit ces différentes cultures.
Née en Inde et basée au Pakistan, Meher Afroz compte plus d’une cinquantaine d’années de carrière. À travers la peinture et la gravure, elle explore la résilience, la contemplation et la connexion. Au cours de son séjour au Bahreïn, elle souhaiterait créer des « expériences culturelles et spirituelles partagées » avec les artistes locaux en explorant les liens entre mémoire et création.
Rashid Al Khalifa, fondateur de la RAK Art Foundation, explique que cette initiative « reflète [sa] conviction qu’un art expressif naît lorsque les artistes s’imprègnent de l’esprit des lieux [où ils créent], de leurs traditions, de leurs créateurs et de leurs histoires ». Selon lui, Nomin Zezegmaa et Meher Afroz « incarnent magnifiquement cette vision ».
Le jury était composé de Benedicta Badia, collectionneuse et « défenseuse des artistes émergents et du dialogue interculturel » ; d’Emre Baykal, directeur de l’Arter Foundation à Istanbul ; de Sara Raza, directrice artistique et conservatrice au CCA Tachkent (Ouzbékistan) ; de Salma Tuqan, directrice de la galerie Nottingham Contemporary ; et d’Anissa Touati, chercheuse à l’Université Brown aux États-Unis et commissaire de l’édition 2026 de la Biennale BCK en Grèce.

Merher Afroz, No title, 2015, acrylique, feuille d'argent, fil et papier artisanal.
© Asia Now 25
